Cela se passait lors d’un
repas avec Mme C dans un restaurant japonais parisien : sur la
table, il y avait un plateau noir et carré devant chacune
de nous. « Tchin ! » lorsque nous avons pris nos verres,
on nous a amené l’assiette de hors-d’œuvre.
Derrière les baguettes, sur le plateau, ils ont posé
3 pièces sur une assiette de 5 cm de large et 20 cm de
long environ.
Madame C a dit « Ah ! Comme c’est bizarre : si
j’avais à le faire, je mettrais ces assiettes comme
ça » et elle les a alignés verticalement,
comme un « i ».
C’était vraiment très curieux : ça
m’avait l’air bancal, comme si elle voulait faire
passer son opinion d’une manière trop cartésienne.
Ma perception s’y est immédiatement opposée
: les assiettes doivent être disposées bien horizontalement…
Elle connaît bien le Japon : elle aime la cuisine japonaise,
et elle se sert bien des baguettes, mais j’ai très
bien senti dans ses paroles la différence de perception
entre l’orient et l’occident, et encore une fois,
j’ai eu le sentiment d’avoir appris quelque chose.
D’ailleurs, notre femme de ménage portugaise remet
droit les planches de bois décoratives que je fais exprès
de « mettre de travers ». Apparemment, elle doit
penser « Ce n’est pas convenable… ».
Je ne sais si c’est une prolongation de cette opinion,
mais les français aiment beaucoup la symétrie.
On le voit bien lorsqu’on regarde les jardins français
: on plante les arbres de manière symétrique à
partir de la fontaine au centre, comme à Versailles par
exemple.
Sans parler des jardins, lorsqu’on regarde les nombreux
espaces verts de la ville, on se rend compte qu’ils sont
assez réguliers, et que les jardiniers se passionnent
pour « planter de manière identique ». La
taille des plantes, la couleur des fleurs, etc, est bien calculée,
et j’aime bien cette passion pour le paysage.
La Place de la Concorde, est le point de passage habituel pour
moi qui habite à Neuilly, pour aller en voiture sur la
Rive Gauche. Pour les conducteurs, ce n’est pas très
agréable car il y a souvent des bouchons, mais La Madeleine
que j’admire en faisant lentement le tour de l’Obélisque,
est une de mes vues favorites.
De part et d’autre de la Rue Royale, on trouve l’hôtel
de la Marine et celui de Crillon avec leurs bâtiments
de style Louis XV, ce qui est bien sûr joli, mais ce qui
est fascinant, c’est la distance jusqu'à la colonnade
de la façade de l’église. C’est complètement
différent de la vue depuis les marches !! Peut-être
parce que je ressens la majesté de cette église
qui est toujours utilisée pour certains enterrements.
Ce bâtiment a été commencé en 1764
(son utilisation a été modifiée à
plusieurs reprises : bibliothèque, banque, etc..., et
les travaux ont été souvent suspendus). Napoléon
Ier avait décidé qu’il servirait de panthéon
(temple en l’honneur des militaires), et le termine en
1806 (mais le Panthéon ayant été transféré
plus tard à l’endroit actuel, le bâtiment
est devenu une église).
Mme de Bourbon, qui est née de l’union entre Louis
XIV et sa maîtresse Mme de Montespan, a fait construire
en 1722 un petit palais sur la Rive Gauche : C’est le
Palais Bourbon. Confisqué après la Révolution,
il sert aujourd’hui d’Assemblée Nationale.
C’est aussi Napoléon Ier qui, en 1807, en a fait
reconstruire la façade de manière à ce
qu’il fasse face à la Madeleine, au delà
de la Place de la Concorde. Lui aussi devait être obsédé
par les charmes de la symétrie.
Quelques symétries
visibles dans la ville de Paris. |