Mme Kitahara parle son amour pour la ville de Paris.



セ・サンパ
Nous vous présentons un Paris sympa, mis a jour quasiment toutes les semaines.

N° 7 Symétrie. 07/2003.

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Cela se passait lors d’un repas avec Mme C dans un restaurant japonais parisien : sur la table, il y avait un plateau noir et carré devant chacune de nous. « Tchin ! » lorsque nous avons pris nos verres, on nous a amené l’assiette de hors-d’œuvre. Derrière les baguettes, sur le plateau, ils ont posé 3 pièces sur une assiette de 5 cm de large et 20 cm de long environ.

Madame C a dit « Ah ! Comme c’est bizarre : si j’avais à le faire, je mettrais ces assiettes comme ça » et elle les a alignés verticalement, comme un « i ».
C’était vraiment très curieux : ça m’avait l’air bancal, comme si elle voulait faire passer son opinion d’une manière trop cartésienne. Ma perception s’y est immédiatement opposée : les assiettes doivent être disposées bien horizontalement…

Elle connaît bien le Japon : elle aime la cuisine japonaise, et elle se sert bien des baguettes, mais j’ai très bien senti dans ses paroles la différence de perception entre l’orient et l’occident, et encore une fois, j’ai eu le sentiment d’avoir appris quelque chose.
D’ailleurs, notre femme de ménage portugaise remet droit les planches de bois décoratives que je fais exprès de « mettre de travers ». Apparemment, elle doit penser « Ce n’est pas convenable… ».

Je ne sais si c’est une prolongation de cette opinion, mais les français aiment beaucoup la symétrie. On le voit bien lorsqu’on regarde les jardins français : on plante les arbres de manière symétrique à partir de la fontaine au centre, comme à Versailles par exemple.
Sans parler des jardins, lorsqu’on regarde les nombreux espaces verts de la ville, on se rend compte qu’ils sont assez réguliers, et que les jardiniers se passionnent pour « planter de manière identique ». La taille des plantes, la couleur des fleurs, etc, est bien calculée, et j’aime bien cette passion pour le paysage.

La Place de la Concorde, est le point de passage habituel pour moi qui habite à Neuilly, pour aller en voiture sur la Rive Gauche. Pour les conducteurs, ce n’est pas très agréable car il y a souvent des bouchons, mais La Madeleine que j’admire en faisant lentement le tour de l’Obélisque, est une de mes vues favorites.

De part et d’autre de la Rue Royale, on trouve l’hôtel de la Marine et celui de Crillon avec leurs bâtiments de style Louis XV, ce qui est bien sûr joli, mais ce qui est fascinant, c’est la distance jusqu'à la colonnade de la façade de l’église. C’est complètement différent de la vue depuis les marches !! Peut-être parce que je ressens la majesté de cette église qui est toujours utilisée pour certains enterrements.

Ce bâtiment a été commencé en 1764 (son utilisation a été modifiée à plusieurs reprises : bibliothèque, banque, etc..., et les travaux ont été souvent suspendus). Napoléon Ier avait décidé qu’il servirait de panthéon (temple en l’honneur des militaires), et le termine en 1806 (mais le Panthéon ayant été transféré plus tard à l’endroit actuel, le bâtiment est devenu une église).

Mme de Bourbon, qui est née de l’union entre Louis XIV et sa maîtresse Mme de Montespan, a fait construire en 1722 un petit palais sur la Rive Gauche : C’est le Palais Bourbon. Confisqué après la Révolution, il sert aujourd’hui d’Assemblée Nationale. C’est aussi Napoléon Ier qui, en 1807, en a fait reconstruire la façade de manière à ce qu’il fasse face à la Madeleine, au delà de la Place de la Concorde. Lui aussi devait être obsédé par les charmes de la symétrie.

Quelques symétries visibles dans la ville de Paris.

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