Je sens qu’en Septembre,
Paris redevient Paris, car les gens reviennent en masse des grandes
vacances. Les magasins ouvrent enfin, et la vitalité revient
aux marchés. Les femmes montrent fièrement leurs peaux
bronzées de leurs pieds qu’elles chaussent nues, comme
si elles regrettaient l’été qui vient de se
terminer, même si la température est assez fraîche
en réalité.
Les enfants bronzés sont tout sourires : ils sont contents
d’enfin retrouver leur école ; parmi eux, on peut en
voir de très jeunes qui serrent les mains de leur parents
avec inquiétude. Si l’on va près d’une
école le matin et le soir, on peut voir de tels spectacles,
qui ressemblent a ceux du mois d’avril, sous une tempete de
fleurs de cerisiers, au Japon.
Comme c’est la nouvelle année, on dit que cela ressemble
au paysage japonais, mais en fait, il y a beaucoup de différences
: pour commencer, les enfants de Cp ne sont pas aussi geais que
leurs homologues japonais. Si on dit qu’ils font un peu
mur, les français s’énerveront peut-être,
mais comme il n’y a pas de cérémonie pour
marquer l’entrée dans une nouvelle école ou
les débuts des cours, la première journée
de classe comme si c’était la suite de la veille.
|
Même les nouveaux n’ont pas
tout un tas de manuels ou de cahiers et stylos flambant neufs, comme
au Japon. Le « Cartable en cuir » n’existe pas
non plus, et le sac type est un large sac a dos en toile imperméabilisé
par une couche de plastique, qui devient tout plat lorsqu’il
est vide ; le fait qu’il soit neuf ou non n’a donc pas
tellement d’importance. Ces temps-ci, on commence même
a en trouver avec des roulettes, comme les sacs pou faire les courses.
Mais les sentiments des nouveaux semblent être les mêmes
partout. Surtout, le jour de la rentrée des jardins d’enfants,
on en voit plusieurs qui pleurent de se retrouver dans un nouvel
environnement, loin de leurs parents. Je me souviens que mon fils
aîné, qui à déjà la barbe, s’il
ne pleurait pas, avait une expression désespérée
en serrant ma main.
« En voyer à l’école un enfant qui n’a
même pas trois ans, de 8h30 a 16h passées ! »
Si mes parents, qui sont au Japon, l’avaient su, ils se
seraient probablement opposés. En même temps d’être
fière du premier pas de mon fils dans la vie sociale, j’avais
un sentiment un peu mitigé.
Les enfants, qui sont nés dans la même année
font leur rentrée en Septembre. C'est-à-dire que
ceux qui, comme mon fils sont nés d’octobre a décembre,
sont les benjamins de la classe ; donc les parents qui attendent
un an de plus avant de les envoyer a l’école ne sont
pas rares. En plus, chez nous, le français n’est
pas notre langue maternelle.
A ce moment la, la maîtresse responsable, une blonde au
yeux bleus bien en chair, son regard, rieur derrière ses
lunettes, l’a gentiment invité : « Viens, tu
veux dessiner avec moi ? ». Mon fils, lâchant ma main
s’est tout de suite approché d’elle.
« A tout a l’heure », en sortant de la classe
en y laissant mon fils, j’ai eu l’impression d’avoir
accompli un travail important. En arrivant devant la porte de
l’école après être passée lentement
ou les photos et les noms des nouveaux élèves était
affichés tout le long, j’ai aperçue le mot
« RENTREE » sur une feuille affichée sur la
porte vitrée. En me rendant compte de la profonde chaleur
que ce contient ce mot, je me suis sentie attendrie.
En cette saison, je me souviens de ce jour d’il y a vingt
ans comme si c’étais hier. J’étais aussi
une « maman d’un nouveau ».
|
Une photo de mon fils lorsqu’il était au jardin d’enfants. |