Mme Kitahara parle son amour pour la ville de Paris.



ƒZEƒTƒ“ƒp
Nous vous présentons un Paris sympa, mis a jour quasiment toutes les semaines.
N° 25 Les pavés 2005.04 Liste des essaisPécédentSuivant

Je ne pense pas qu'on pourrait marcher dessus avec des talons aiguilles. Si vous êtes dans une voiture dont les suspensions sont mauvais, vous ressentirez bien les vibrations. En plus, ils sont glissants par temps de pluie, donc vous êtes obligés de marcher lentement.
Ces cubes d'environ dix centimètres de côtés sont alignés de manière serrée, et on y trouve des aspérités. En somme, on ne peux pas dire qu'ils soient très fonctionnels comme route, mais vont bien avec les ruelles tortueuses de l'ancien Paris.

L'intersection entre les boulevards St Michel et St Germain, au sud de l'Ile de la Cité, est appelée Quartier Latin ; au Moyen Age, comme les études étaient synonymes de théologie, les cours étaient dispensés en latin, d'où le nom du quartier. C'est là qu'est née l'Université de Paris. C'est véritablement un quartier d'étudiants, où encore aujourd'hui, on peut y trouver des institutions prestigieuses telle la Sorbonne, ou le Lycée Louis le Grand.
Si vous dépassez le Monastère de Cluny (aujourd'hui Musée du Moyen Age), en passant à côté de la majestueuse Sorbonne, en montant la côte, vous trouverez le Panthéon, et sa place pavée ; et plus loin, la façade et le clocher de l'Eglise Ste Etienne-du-Mont, où repose Ste Geneviève, la patronne de Paris. Cette partie de la ville est l'une des plus anciennes de Paris, et il reste beaucoup de pavés (bien que le nombre des rues pavées ait diminué rapidement après Mai ‘68).

Il fut un temps, lorsque j'étais étudiante, j'ai profité des longues vacances d'été, pour venir pour la première fois à Paris. L'ami d'un ami, qui était le fils d'une bonne famille d'une ville de province, et, fait extraordinaire, habitait dans un vieil appartement du Quartier Latin. Comme il m'a dit : « Tu peux l'utiliser, parce que je rentre au ‘pays' pour les vacances », j'y ai établi mes quartiers. Je ne me souviens plus du nom de la rue, encore moins du numéro, mais lorsque vous passiez à travers une petite porte de bois, de couleur verte, dans une ruelle pavée, vous débouchiez sur une cour également pavée.

Combien de temps ai-je séjourné dans cet appartement, quelques jours ou environ une semaine... En sortant dans la rue de l'immeuble, une partie du beau mur de Notre-Dame m'est apparu incroyablement grand, ce qui m'a impressionnée. C'était un instant intense, comme si le Paris que j'avais lu dans les romans et vu au cinéma, et celui que j'avais dans la tête, m'est apparu de manière identique.... A la fin du mois d'août, on ressentait déjà les prémices de l'automne, et lorsque les feuilles mortes tourbillonnèrent sur les pavés, il m'a semblé avoir entendu, je ne sais d'où, un accordéon.

Des environs de cet appartement, il y a plusieurs sentiers qui se dirigent vers la Seine, ou qui la longent. Les ruelles tortueuses, qui traversent la Rue St Jacques pour aboutir à la Fontaine St Michel sont aussi des endroits qui ont une certaine atmosphère. Outre l'Eglise St Séverin, on y trouve des cafés et des crêperies. Je ne sais pourquoi, mais il y a aussi une ruelle où s'alignent des restaurants grecs. Au Japon, la cuisine grecque était encore très rare (même l'italienne n'était pas très connue) et c'était aussi ici, à cette époque, que j'ai connue la mauvaise ( ?) tradition de fracasser les assiettes sur le plancher. Je me souviens aussi que les crevettes et les poissons seulement cuits, m'étaient agréables, étant donné que je commençais à me lasser de la cuisine française, avec son beurre et ses crèmes.


Les pavés



Le Monastère de Cluny



La Sorbonne



La ruelle où s'alignent les restaurants grecs

De nombreuses années se sont écoulées depuis, et comme ma vie à Paris se déroulait essentiellement dans le 16e ou Neuilly, j’ai toujours une sorte de rêve concernant le Quartier Latin ; je l’ai un peu trop idéalisé, mais avec le souvenir de ma jeunesse, je me persuade que « Le véritable Paris est là », (bien qu’on soit à Paris dans toute la ville).
Le nombre de jeunes augmente. Les touristes sont aussi légion sur les ruelles pavées, ce qui donne une impression de fouillis que je n’aime pas beaucoup, mais si c’est de temps en temps cela peut être aussi agréable.
En me promenant sur les pavés en jean et avec des chaussures au talon bas, je m’amuse aussi à remuer d’un grand geste le sac jaune des Librairies Guibert.
Profil de l'auteurListe des essaisPrécédentSuivant

net@nihon.sa
Copyright (c)2002 NET@NIHON.All Rights Reserved
info@mon-paris.info