Retournons
au jardin.
Ma vie de tous les jours se déroulant principalement sur
la Rive Droite (au nord de la Seine), je ne vais dans les 5e et
6e arrondissements, que lorsque j’y ai des choses à
faire. J’en profite pour cela de l’occasion. Ce jour
la aussi, après être allée a un magasin de matériel
pour la peinture de la Rue Soufflot, je suis allée dans le
jardin. Au niveau d’un petit jet d’eau a l’est
du château, j’ai croisé un petit garçon
d’environ six ans et son père. Le père demande
« C’est quoi ça ? », et le garçon
a répondu immédiatement : « La Fontaine des
Médicis ».
Il ne faut pas se dire que le père l’interrogeait
sur l’Histoire, en fait c’est sur la vie des parisiens.
C’est un aperçu de la longue histoire des anciens
qui font partie de l’air de Paris.
A des moments comme ceux-la, j’envie vraiment les gens
qui vivent sur cette terre. L’histoire fait partie de leur
vie, et cela nous fait vraiment sentir que nous vivons sur la
continuité de nos prédécesseurs, ce qui est
magnifique.
Au fait, lorsque nous parlions des rhododendrons avec mon amie
Dominique, elle me disait : « Il y en a de très beau
a coté de la Fontaine des Médicis », comme
ci tout le monde connaissait l’existence de ladite fontaine.
Marie, qui s’est promenée dans ce jardin, s’est
peut-être mirée dans cette eau ; le monument construit
à l’italienne, a-t-il un peu calmé le très
fort caractère de la Reine?
Je me suis souvenue de la silhouette particulière de Marie
qui était bien en chair.
Dans le Jardin du Luxembourg, il y a beaucoup de statues. Je
me suis aperçue qu’il s’agit presque tous de
femmes représentées debout après avoir connu
Marie de Médicis au Louvre.
La fontaine octogonale, qui fait face au palais, et la pelouse
autour se situe un peu au dessous d’une terrasse ronde ;
pour y accéder, il faut monter quelque marches, autour,
il y a le jardin, et au bord du cercle, on peut voir de nombreuses
statues. Parmi elles, on en voit une qu’on comprends tout
de suite mètre celle de Marie ; a coté, il y a celle
de Marguerite d'Angoulème
(1492-1549 : sœur de François Ier et reine de Navarre.);
deux statues plus loin, il y a celle d’ Anne de Beaujeu
- (1460-1522: sœur de Henry Ier et régente). Du coté
du château, on trouve Marie Stuart (1542-1567 : reine tragique
qui a épousée François II, mais qui est devenue
tout de suite veuve et est rentrée en Angleterre).
Sainte-Geneviève, la patronne de Paris, n’a pas
été oubliée, et se tient juste a cote du
château ; je crois voir l’amour que lui portent les
parisiens, car partout (on la voit derrière Notre-dame,
ou sur le mur du Panthéon), elle est représente
d’une manière pure.
Toutes ces statues ont été sculptées dans
les années 1840, c'est-à-dire vers la fin de la
vie du dernier roi de France, Louis-Philippe : les gens de l’époque
ont-ils senti la montée du pouvoir de la femme ?
Et, ce qui est paradoxalement peu connu, c’est que dans
un bosquet à l’ouest, il y a une statue de la Liberté
; c’est le modèle de celui qui se trouve à
Manhattan, offert par la France pour le centenaire de l’indépendance
américaine (1886). Elle se tient dans un endroit paradoxalement
très silencieux, bien que proche du Quartier Latin et de
Montparnasse, mais comme elle se trouve au bord du jardin, les
personnes qui y passent sont beaucoup plus rares.
En approchant de la statue, j’ai remarquée un petit
arbre, équipée d’une attelle.
« A la mémoire des victimes du 11 Septembre 2001
»
Le jeune chêne, que le président du Sénat
et l’ambassadeur des Etats-Unis ont planté quatre
mois plus tard, étaient entrain de grandir vers le ciel.
C’était une ouverture bien tragique du 21e siècle,
et le monde continue d’être chaotique ; les êtres
humains répètent leurs erreurs.
Est-ce que les femmes ne pourraient pas faire un effort pour inverser
la tendance ? Je le souhaitais du fond du cœur en me promenant
dans le jardin des femmes.
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