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N°29 Les chrysanthèmes 2005.10 |
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Le 20e arrondissement de Paris : Ce parc cimetière se trouve vers le centre de cet arrondissement, qui se situe à l’extrême est de la ville. Ce n’est pas vraiment un parc, mais avec sa superficie de 40 hectares, son silence, sa verdure, ses bancs sous les arbres, ses chemins pavées avec des haies de marronniers, et ses nombreuses tombes de personnalités, etc.…l’intérieur du cimetière, qui a un peu de relief, constitue un excellent itinéraire pour la promenade.
Avec sa verdure, profonde pour l’intérieur de Paris, et le fait qu’il ne soit pas entouré d’une grille en fer noir, mais par un mur en pierre lui donne une vague sensation de lourdeur, mais il ne donne absolument pas cette impression morne et sombre, et de peur, car on s’attend à voir surgir des revenants. Au contraire, il est amusant de trouver les mêmes noms que ceux que l’on trouve dans les manuels d’Histoire sur les pierres tombales, et d’imaginer la vie de ces quelques célébrités dont les tombes sont toujours fleuries. |
Le cimetière du Père-Lachaise a été créé il y a environ deux cent ans pour les habitants de l’est du centre-ville de l’époque (les actuels 3, 4, 10, 11, et 12e arrondissements). Jusqu’alors, les cimetières se trouvaient à l’église (donc, partout dans Paris). Mais depuis l’accident qui survint à celui des Innocents, qui était le plus grand, et situé au centre de la ville, près des Halles actuelles, qui provoqua l’apparition de gaz toxiques et de mauvaises odeurs, les cimetières de la villes fermèrent les uns après les autres ; et les os déplacés furent rassemblées dans les carrières souterraines.
En 1801, le préfet de la Seine ordonna, pour des raisons d’hygiène, de construire un terrain clôturé dans la banlieue de l’époque pour en faire un cimetière public, et avec les cimetières de Montmartre au nord et celui de Montparnasse au sud, le Père-Lachaise fut créé comme cimetière de l’est. Tous les trois sont encore célèbres pour être les plus grands de la capitale, mais ce dernier se distingue par le nombre de célébrités qui y sont enterrées ; beaucoup de personnages historiques, connues même par les personnes ne s’intéressant pas à la France y reposent.
Les belles tombes en forme de cercueil de Molière, dont les pièces sont les plus jouées depuis plus de trois cent ans, et son contemporain, La Fontaine sont cotes à cotes.
Du coté des peintres, on trouve Ingres auteur de « La Grande Odalisque », Delacroix de «La liberté guidant le Peuple », ou encore Géricault, du « Radeau de la Méduse ». Parmi les grandes pierres tombales, on peut voir le visage connu du grand Balzac ; sur une grande pierre plate, est gravé le nom de Proust, et on peut aussi voir la pierre simple de la tombe d’Apollinaire. Et la dernière demeure d’Yves Montant est à coté de celle de Simone Signoret.
Ainsi, si on les citait un à un, il n’y aurait pas de fin, mais le plus populaire parmi les personnages historiques est Chopin. Sur la tombe du compositeur qui est arrivé à Paris de Pologne à vingt ans, et qui a composé de nombreuses œuvres magnifiques jusqu'à sa mort à, trente neuf ans, est toujours fleurie de fleurs fraîches.
Lorsqu’on se promène sur les allées pavées, on se rend compte que les formes des tombes sont différentes selon les époques. Il semble que celles qui ressemblent à de petites maisons avec leurs chapelles soient les premières de ce cimetière. Celles qui sont de pierre moussues ou qui ont leurs portes restent fermées par de chaînes rouillées laisse penser qu’il n’y a plus de descendants qui les visitent, ce qui provoque une sensation de solitude.
Les motifs de sculptures les plus fréquentes sur les pierres tombales sont bien les croix, mais il semble qu’après la campagne d’Egypte de Napoléon, l’obélisque ait été à la mode. Parmi celles-ci, on retrouve d’ailleurs celle de Champollion.
Il y a aussi des sculptures ressemblant à des femmes ou des déesses, ou encore à des fleurs ; il y en a partout, toutes originales.
Les tombes simples, avec juste une pierre posée sur le sol, semble apparues au 20e siècle. Celle des personnes célèbres mises à part, la plus part des tombes sont, comme au Japon, des caveaux familiaux. On ne sait pas s’il y a une division des tombes ou non, s’ils sont bien alignes ou pas, mais sur chacune, les noms de plusieurs personnes sont gravés, et autour, sont disposées de beaux parterres de fleurs.
Le jour de la Toussaint, le 1er novembre, est un jour férié en France. C’est à l’origine une fête catholique, mais pour les gens du commun, c’est le jour ou l’on visite les tombes, qui a lieu en août au Japon ; comme beaucoup de Japonais, qui vont au cimetière à “Obon” en été et à “Ohigan” en automne, de nombreux Parisiens se rendent sur les tombes, et ils y apportent des chrysanthèmes.
Au mois d’octobre, des pots de chrysanthèmes inondent les fleuristes de toute la ville. Chacune ne sont pas très belles, comme celles du Japon: ce sont des chrysanthèmes sauvages, petits et multicolore, qui se séparent rapidement en branches, dont chacune produisent des bourgeons.
Un week-end, nos voisins, Mr et Mme H sont partis tôt le matin, avec de nombreux pieds de cette plante dans leur voiture, en disant « Comme il fait beau aujourd’hui, nous allons les replanter. » Je pense que dans n’importe quel pays, la façon d’honorer ses parents ou ses ancêtres est la même.
Un fleuriste en Octobre |
La Fontaine et Molière
Apollinaire
Chopin |
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