Le député Jean Lassalle |
Si vous pensez que les frictions économiques,(celle entre les Etats-Unis et le Japon mis à part) entre le pays du soleil levant et la France n’est que de l’histoire ancienne, vous vous trompez lourdement. Il y a récemment eu un délégué qui a fait une grève de la faim pendant trente neuf jours, pour finalement obtenir l’annulation d’un projet de délocalisation de l’usine localed’une entreprise japonaise. Tous médias japonais, qui sont normalement indifférents aux nouvelles françaises ont en parlé. Accous, la ville où se trouve l’usine en question est située dans une vallée des Pyrénées (un peu moins de trois mille habitants, cinq cents il y a vingt ans). Le départ de l’entreprise japonaise porte non seulement un coup à ses cent cinquante salariés, mais aussi à l’économie de toute l’agglomération. Il n’est pas étonnant que le député UDF Jean Lassalle ait véritablement risqué sa vie pour l’empêcher.
Mais cette conduite est vraiment indigne d’un homme politique français, dont le pays donne de l’importance à la liberté d’expression et la distinction. Le monde politique, qui a permis cela, donne l’impression que les choses ne vont plus très bien à cause du contrecoup des manifestations d’il y a environ un mois. D’après le quotidien « Le Monde », le député Noël Mamère des Verts, a déploré : cette grève de la faim " le symptôme de ce que notre système politique est malade.", tout en affirmant son « respect » pour son homologue. C’est, comme un proverbe japonais dit, que lorsqu’on devient pauvre, on perçoit moins la différence de ce que l’on peut, et ne pas faire.
D’autre part, L’Ambassadeur du Japon en France, Mr Hirabayashi, qui a assisté à la cérémonie de signature de l’accord (En contrepartie de l’annulation de la délocalisation, le gouvernement français accorde une aide financière pour le surcoût éventuel occasionné par les travaux d’agrandissement de l’usine.) entre le Ministre de l’intérieur et le représentant japonais de Tôyô Aluminium, n’a pas caché son mécontentement en disant qu’on ne peut accepter aucune négociation avec le couteau sous la gorge.
La zone industrielle de Lacq |
Cependant, ce n’est pas à cause de la politique ou de l’économie que mon attention a été attirée par cet évènement. La première est que la ville dans laquelle devait être transférée la société Toyal était Lacq ; ayant séjourné à Pau, au pied des Pyrénées pendant environ un mois, il y a une quarantaine d’années, je connais donc aussi la région de Lacq, située en aval du Gave de Pau. A l’époque, il y avait déjà des usines, utilisant le riche gisement de gaz naturel du sous-sol, sur le point d’être terminé. Je ne suis jamais allé à Accous, mais cette ville se situe sur les rives du Gave d'Aspe, affluent du Gave d'Oloron, qui se jette lui-même dans le Gave de Pau, et comme c’est actuellement une base de parapente, c’est certainement un endroit reculé de la chaîne des Pyrénées. Il est tout a fait normal qu’une société qui veut faire des affaires de manière efficace, ait choisi Lacq, plus développé et plus pratique.
C’est une digression, mais dans cette région, on appelle les rivières gaves, c’est pour cela que l’on parle des Gave de Pau、Gave d’Oloron、Gave d’Aspe. A l’endroit où se rejoignent les eaux de cette dernière et celles du Gave d’Ossau, il y a une vieille ville appelée Oloron Sainte-Marie. Ce toponyme me rend mélancolique, peut-être à cause du fait que l’on appelle le Guillemot de Troïl (Uria aalge inornata) Oloron à Hokkaido. Rien qu’entendre la résonance de ce nom poétique à l’ancienne, ne rappelle t’il pas le charme de cette région, qui conserve, avec la richesse de sa nature, d’importantes traces de la vie et de la culture du passé ?
D’un autre côté, comme Toyal projetait, dit-on d’agrandir d’une usine chimique, ce qui entraîne la nécessité de prendre des mesures contre la pollution avant toutes choses. En contrepartie de l’annulation du transfert de l’usine à Lacq, la France, le gouvernement et la région confondue devront se résigner à payer une très lourde facture de lutte contre la pollution.
Le deuxième objet de mon attention est l’emploi du verbe « prévenir », qui était dans un article du Monde. Il semble le Président ait fait également beaucoup d’efforts pour aider le député, mais selon la rumeur, c’est le Ministre de l’intérieur qui était derrière. Celui-ci étant également responsable de l’aménagement du territoire, il est normal qu’il soit impliqué, mais il a publié le contenu des accords aussitôt après sa signature au Ministère de l’intérieur. On sent qu’il s’agit d’un geste destiné aux futures élections présidentielles. La partie suivante de l’article fait de l’ironie là-dessus :
On ne cache pas à l’Elysée que c’est lui(=M. Sarkozy) qui a prévenu le président.
Comment traduire la partie soulignée ? C’est un verbe dont il faut se méfier de l’emploi, mais il faut également faire attention à ses différentes significations.
①Les sens « Informer, annoncer » :
Si vous arrivez en retard, prévenez-nous.
If you arrive late, tell (warn) us.
En cas d’accident, prévenez le concierge.
In case of accident, please notify the concierge.
②Les sens « éviter » :
Prévenir tout risque de contagion
to guard against any risk of infection
③Le sens « réaliser, interdire une action par avance. » :
L’infirmière a prévenu tous les désirs de son malade.
The nurse anticipated her patient’s every need.
④Le sens « donner une bonne ou mauvaise impression (à quel qu’un). » :
Ses mauvaises fréquentations ont prévenu son supérieur contre lui.
The bad company he kept prejudiced his superior against him.
Bon, à quel sens correspond l’exemple cité plus haut ? Le complément de but désigne ici une personne : le président, mais je pense qu’ici, on peut le considérer comme un exemple du ③ ; ce qui m’amène à la traduction suivante :
« Il a pris les devants sur le président ; ceci est une réalité que l’on ne cache même pas aux alentours de l’Elysée. »
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