De belles histoires sur le Français du professeur Yoshimi ASAHINA




セ・サンパ
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La première intervention du nouveau Président
05.2007Liste des essaisPrécédentSuivant

Le Président Sarkozy
aaComme l’avait prévu la plupart des sondages, c’est Nicolas Sarkozy qui a obtenu la majorité des voix pour cette présidentielle. De même que  Mr Chirac, son prédécesseur, il fait des discours faciles à comprendre. En tant que professeur de compréhension orale du français, je voudrais saluer ce point. Bien sur, outre l’écoute, son texte n’est pas à négliger en tant que matériau pour la traduction écrite ; car  le contenu cache des pièges sous son apparente simplicité. Après que son élection soit devenue certaine, il y a eu sa première intervention à la Salle Gaveau. En lisant ce texte, il y a deux choses que j’ai trouvé intéressants :
La première est la construction de son discours. Après avoir commencé, comme il se doit, par afficher son patriotisme, il élargit le cercle des destinataires de ces paroles, en commençant par ceux qui lui sont le plus proche.

 "Ce soir, ma pensée va aux millions de Français qui, aujourd’hui, m’ont témoigné leur confiance (C'est-à-dire ceux qui ont voté pour lui)."

 "Et ma pensée va à Mme Royal. " 

Il donne donc le nom de la femme qui était son adversaire jusqu'à peu de temps au paravent, et après avoir dit qu’il respecte ses supporters, affirme que le Président doit aimer tout les Français, et poursuit :

 "Ma pensée va donc à tous les Français qui n’ont pas voté pour moi. "

Là-dessus, il leur demande de se rassembler :

 "J’appelle tous les Français par-delà leur parti, leurs croyances, leurs origines, à s’unir à moi pour que la France se remette en mouvement. "

 Comme le fait que des jeunes mécontents du résultat des élections se sont, bien que sporadiquement, conduits de manière violente, est une réalité, cet appel est, en lui même, tout à fait normal. Mais, sa pertinence mis à part, ce qui est intéressant dans ce discours, est le fait que le Président, qui appartient à une nouvelle génération est fidèle au précepte de Descartes, qu’on donne pour exemple de la pensée française moderne.
C'est-à-dire que lorsque le philosophe du XVIIe siècle s’impose les quatre préceptes fondamentaux dans son « Discours de la Méthode pour bien conduire sa raison... », il insiste sur «l’ordre », qui vient en troisième position. 

"… de conduire par ordre mes pensées, en commençant par les objets les plus simples et les plus aisés à connaître, pour monter peu à peu, comme par degrés, jusques à la connaissance des plus composés ; et supposant même de l’ordre entre ceux qui ne se précèdent point naturellement les uns les autres." 

 Relisons le discours de Mr Sarkozy en ayant en tête cet « ordre » : on voit bien que le cercle des destinataires de ses paroles s’étend en cercles concentriques, des personnes qui lui sont proches aux plus lointaines. De plus, son plaidoyer s’élargit vers l’étranger, puis vers le monde.

 "Je veux lancer un appel à nos partenaires européens...
nos amis américains  … , tous les peuples de la Méditerranée…, tous les Africains."

Ensuite, son public devient encore plus vaste :

"…tous ceux qui, dans le monde, croient aux valeurs de la tolérance, de la liberté, de la démocratie, de l’humanisme. "

 Maintenant, quel est le second point intéressant ? Le Président insiste sur " un esprit d’union et de fraternité " pour promouvoir le « changement », l’essence de sa politique. Vu la tendance jusqu’ici,  ceci est tout à fait normal, mais ce qui est intéressant, c’est que les termes « exclure » «  éliminer » sont niés plusieurs fois.

 "...sans que personne n’ait le sentiment d’être exclu, d’être laissé pour compte."

 "Tous ceux que la vie a blessés, ceux que la vie a usés doivent savoir qu’ils ne seront pas abandonnés, qu’ils seront aidés, qu’ ils seront secourus."

 "Ceux qui ont le sentiment que, quoiqu’ils fassent, ils ne pourront pas s’en sortir, doivent être sûrs qu’ils ne seront pas laissés de côté et qu’ils auront les mêmes chances que les autres."

Les verbes qui apparaissent ici : « exclure », « laisser pour compte », « abandonner »,  « laisser de côté », forment en tant que tel une liste du champ lexical du rejet, ce qui attire mon attention.
On comprend que le conférencier s’efforce de montrer que ce ne sera pas le cas, mais si on lui porte un regard cynique, plus il le répète, plus il a tendance à rappeler son intransigeance passée.


La ministre de l’Intérieur : Michele Alliot-Marie

 Je pense que peu de personnes ont oublié que vers 2005, lorsque l’actuel Président était Ministre de l’Intérieur, il y a eu de nombreuses émeutes et délinquance juvénile à la Courneuve ou à Argenteuil, en banlieue parisienne. Comme le désordre s’est provisoirement calmé, on pourrait sûrement porter ce fait à son crédit, mais d’un autre coté, on ne peut nier que sa politique autoritaire nous a laissé une impression inquiétante. Par exemple, lorsqu’il a visité les quartiers défavorisés en tant que ministre en charge, il a provoqué un débat en traitant les jeunes délinquants de « racailles » (En anglais, cela donne : « scums », « dregs », « riff-raff », il semblerait que ce soit « des paroles » a éviter pour un ministre) et en parlant de nettoyer au Kärcher (Machine à nettoyer les voitures : le nom d’une grande marque).

  Quels qu’aient pu être ses positions par le passé, il est devenu maintenant un président qui prône la nécessité de travailler ensemble. Le fait de placer une ancienne fidèle de Jaques Chirac au poste de ministre de l’intérieur ne doit pas être innocent. Nous nous contenterons dans cet article d’observer calmement les compétences du Président en tant que professeur de la langue française. 


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