Mme Kitahara parle son amour pour la ville de Paris.




Paris de Mme Catherine
Se détendre a Paris
Sortir a Paris
Manger a Paris
Numéro 3: Les matins de Paris: 01/2003 Liste des essaiPrécédentSuivant

On dit souvent : « Paris est la première capitale du monde, pourvu qu'il n'y ait pas de français » ; je pense que si les parisiens désertaient la ville, cette ville ne serait plus Paris. En exagérant, on peut dire qu’en août, la ville manque de charme. Il est bon de voir le nombre de voitures diminuer, mais il est triste de voir les quartiers commerçants dont les vitrines s’ornent de l’affichage : « Vacances d’été », et les appartements dont les volets demeurent fermés. Aussi beau q’il puisse faire, il n’y a presque pas de gens dans la rue, et seul les voleurs sont en activité. Mise à part les zones touristiques, la ville devient comme endormie. C’est grâce aux parisiens, grâce à la vie des gens que la ville est vivante et animée.


Paris est très matinale : les marchés commencent a 8 heures, et les magasins normaux ouvrent leurs grilles vers 9 heures ; devant les boulangeries, les premières baguettes du matin embaument l’atmosphère d’une bonne odeur. Au fait, lorsque les enfants étaient petits, je me souviens d’avoir mangé des croissants sortants du four après les avoir accompagnés a l’école…, et il n’est pas rare de voir des célibataires petit-déjeuner d’une baguette et d’un café dans un café au coin d’une rue, avant d’aller au travail.


Les matins parisiens sont magnifiques, surtout en hiver ; lorsque je vois des gens courir avec des manteaux de loden dans les faibles lumières des lampadaires, quand le soleil n’est pas encore tout a fait levé, me fait penser a une scène d’un film.
C’est aussi tôt le matin que viennent les camions des éboueurs (chez moi, a Tokyo, je suis toujours énervée contre eux car non seulement ils ne viennent pas a heurs fixe, mais des fois, il ne viennent pas ramasser les déchets avant midi !) ; je ne sais pas si c’est commun a tous les pays, mais c’est un bruit spécial que celui d’enfourner les déchets, et plus tard, le bruit que fait le gardien en rangeant les grandes poubelles munies de roues a la cave, et celui que fait un éboueur qui balaie le coté du trottoir avec un grand balai. J’adore tous ces sons qui se répètent tous les matins.


Il y a au japon un stéréotype qui dit que les japonais sont sérieux, mais les étrangers ne travaillent pas ; c’est a des moments pareils que je me pose des questions dessus : en définitive, quel que soit le pays, ceux qui travaillent travaillent.
Il y a quelques années, je suis venue en voyage du Japon, et j’ai habité un été chez des amis dont l’appartement était sur les Champs Elysées. Pendant cette saison, j’ai été déçue car l’avenue était saturée de touristes, et ressemblait a Shinjuku ; Il y avait des boites de chez Mc Do et Hagen Datz qui traînaient sur les larges trottoirs. J’ai été étonnée le lendemain en allant acheter du pain : sur le trottoir, il y avait un gros camion pompe des éboueurs, et il n’y avait plus trace des ordures de la veille ; le soleil matinal se reflétait sur l’eau qui avait arrosé les pavés rosâtres.


J’i vu la volonté de « la ville touristique Paris » : un professionnalisme qui fait plaisir a voir.
Les plaisirs du voyages sont nombreux, et en résumant à l’extrême, on peut dire que ça consiste a s’éloigner de sa vie de tous les jours, et faire l’expérience de quelque chose de différent : aller « la bas », le sentir et si on peut s’y intéresser, on pourrait dire qu’on a atteint la moitié des objectifs du voyage. A Paris, je vous recommande vivement de regarder aussi les « gens ».

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