C’était un dimanche de
la fin du mois d’octobre. Comme c’était le
week-end du passage à l’heure d’hiver, je suis
restée au lit plus longtemps que d’habitude après
m’être réveillée, et je me suis levée
sans me presser. Mais il n’était que 8h30 ; j’ai
eu l’impression d’avoir gagné du temps.
Après être descendue à la cuisine un étage
plus bas (mon appartement est un duplex), je me suis préparé
une grande tasse de thé. « Ce matin, prenons un croissant,
pour une fois. »
D’habitude,
je prends 13cm de baguette. Pourquoi 13cm ? C’est parce
que la boulangerie où je vais d’habitude fait des
baguettes de 65cm ; lorsque je suis arrivée ici, j’ai
hésité à les couper en quatre ou en cinq
; finalement, j’ai décidé de les couper en
cinq pour cause de régime.
Pour mon régime, je m’efforce de ne pas manger plus
d’un croissant par semaine ; car la quantité de beurre
n’est pas négligeable.
Comme mon mari était parti au Japon en mission, je me
suis assise sur une chaise, face à la fenêtre, et
j’ai commencé à éplucher une pomme.
C’est à ce moment qu’elle est revenue.
Quand elle a expulsé l’intrus en ayant l’air
de dire « Pousse toi ! Là, c’est ma maison
! », ils ont fait beaucoup de bruit, et ont fait irruption
dans mon champ de vision.
Elle est de taille moyenne et vraiment jolie, avec des plumes
d’une belle teinte grise sur tout le corps, légèrement
vertes sur la nuque ; et sur les deux cotés du cou, des
motifs blancs en forme de triangles. Lorsqu’elle est de
face, on les voit à peine, ce qui donne une impression
de minceur à son cou. Le bout de sa queue est gris blanc.
Cette gradation donne aussi une bonne impression.
« Où étais-tu ? Je m’inquiétais
pour toi… », sans réfléchir, je me suis
rapprochée de la fenêtre en courant.
Il y a une raison pour laquelle je pense à elle (c’est
bien sûr un pigeon).
Vers le début de septembre, où il y avait encore
beaucoup de feuilles sur le marronnier (bien qu’elles aient
commencé à jaunir un peu), j’ai remarqué
un pigeon qui bougeait dans un creux du tronc du marronnier. En
regardant avec attention à travers les feuilles qui se
superposaient, j’ai pu voir qu’elle construisait efficacement
son nid. Son bec orange tressait habilement un panier rond.
Et
à partir du lendemain, elle s’est assise sur ce panier
et elle n’a plus bougé. Elle y est restée
assise pendant les jours suivants, qu’il pleuve ou qu’il
vente. J’ai pris l’habitude de l’observer.
Mon mari a pris des photos avec un appareil reflex.
De temps en temps, il y avait un pigeon un peu plus grand qui
venait, se mettait à coté du nid étroit,
et ils avaient l’air de chuchoter. Mais la plupart du temps,
elle était toute seule.
« Il s’en va tout de suite : il devrait la remplacer
de temps en temps. », me suis-je plainte à mon mari.
(La suite dans le prochain numéro)
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