Le déjeuner, pas léger
du tout, avec des français s’est terminé ; ou
vais-je me promener aujourd’hui avec ce ventre alourdi ?
Un jour ou je n’avais pas grand-chose a faire, et ou je ne
savais pas trop quoi faire avec mon estomac bien gonflé,
avec un long après midi en perspective, je me dirige vers
l’Avenue Victor Hugo. Comme mue par l’instinct, je reviens
dans ce quartier dans lequel j’ai passée à peu
près six ans au paravent. Cette avenue, qui relie les bois
et l’Arc de triomphe, au nord du seizième arrondissement,
est un chemin de promenade de tout premier ordre, avec ses larges
trottoirs boisés et ses boutiques sympathiques.
On y trouve de tout, avec des magasins de vêtements et
de chaussures aux enseignes assez connues, magasins alimentaires
et restaurants de luxe, et des cafés, etc.… Mais
comme ce n’est pas une avenue animée, il n’y
a pas trop de monde, ni de foule compacte comme on en voit souvent
dans les lieux touristiques. Il est donc très sympathique
de s’y balader. En regardant a travers les vitrines, je
marmonne par exemple : « La couleur qui est a la mode cette
année est bien le mauve. ».
Ce quartier, qui a été intégré a
la ville de Paris par le projet d’urbanisation du compte
Haussmann, est relativement nouveau (même s’il a facilement
plusieurs centaines d’années) et très joliment
arrangé. Lorsque mon mari a été en poste
à Paris pour la première fois, si nous avons finalement
choisis un appartement a deux pas de cette avenue après
en avoir visités plusieurs, c’est uniquement a cause
de la beauté du quartier.
Comme d’habitude, marche sur le trottoir de gauche. Il n’y
a pas de raison particulière, mais c’est comme ça
depuis longtemps. Et de temps en temps, je passe a gauche.
A coté des boutiques aux enseignes connues, on trouve des
magasins qui doivent être plus que centenaires : papeterie,
habillement pour enfants, fleuriste, coiffeur, etc.… .
Ces boutiques aux façades sobres sont un autre aspect de
Paris ; il m’est même arrivée de trouver l’inspiration
de ma décoration d’intérieur en y regardant
une vitrine sympathique.
Mon ancienne maison se trouve trois cent mètres plus loin,
dans une rue a gauche. Plus loin, il y a une place avec une fontaine.
On y trouve des cafés, une église, une chocolaterie,
et la poste. Combien de fois ai-je marché dans cette rue
? Ici, j’y ai beaucoup de souvenirs.
Quelques centaines de mètres plus loin, il y a un croisement
avec la route de Versailles, qui sert de garde-manger pour le
nord du 16e. Fruits et légumes, charcuteries, poissonneries,
fromageries, boulangeries,… cette rue, ou on y trouve des
aliments de bonne qualité, qui n’ont rien a envier
aux célèbres marchés parisiens, est très
calme l’après-midi, un petit moment de repos jusqu'à
la sortie des cours a seize heures.
Marchons encore pour digérer. La fin de l’avenue
Victor Hugo voit le nombre de magasins diminuer, mais en contrepartie,
on peut y voir de jolis appartements. C’est bientôt
le Bois de Boulogne.
A l’endroit ou elle débouche sur l’avenue Henri
Martin, bordée de résidences luxueuses, un bronze
du grand Rodin, intitulé « Hugo et ses muses »
est posé discrètement parmi les plantes.
L’expression d’Hugo, qui est assis nu sur un rocher,
avec sa main droite sur son oreille, et celle de gauche tendue
jusqu’au bout des doigts, n’est pas du tout celle
d’un vieillard tranquille.
Victor HUGO, qui était un héros pour le peuple,
a vécu a la fin de sa vie au 130, avenue de l’Ilot,
après s’être expatrié pendant vingt
ans pour des raisons politiques. En Février 1881, pour
fêter son quatre vingtième anniversaire, l’avenue
a été rebaptisée « Avenue Victor Hugo
». La statue a été commandée plus tard,
à l’occasion du centième anniversaire de la
Révolution (1889) à Rodin.
Ce dernier avait déjà connu Hugo vers la fin de
sa vie, et confronté à son très fort caractère,
avaient réalisé de nombreuses esquisses. Après
de nombreux tâtonnements, il a enfin terminé la statue,
mais malheureusement, il n’avait pas été apprécié,
et seule la statue de Hugo a été présentée,
sans ses muses, au jardin du Palais royal en 1909, environ vingt
ans après l’inhumation de l’auteur au Panthéon
en 1885.
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Une ruelle qui m’a beaucoup plu.
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