Je ne sais pas ce qu’il en était à l’ époque des Mérovingiens, mais je retourne un peu sur mes pas, sur le boulevard St Germain, en pensant a son histoire moderne, depuis la Révolution.
Le lieu appelé Faubourg St Germain (faubourg signifie "hors des murs", et désigne la partie de la ville qui jouxte le Paris du Moyen Age) . Ce qui est important, c’est que les "salons", particulièrement les salons littéraires, se tenaient dans la zone située à l’ouest de l’église du même nom. Mme de Staël (1766-1817) habitait également dans le quartier, dans lequel il y a de nombreux bâtiments élégants, appelés « hôtels », et où des débats littéraires animés avaient lieu tous (même si je n’en suis pas certaine) les soirs.
L’automne dernier, j’avais par hasard un rendez-vous au Musée Maillol, et j’ai pris le Bd Raspail depuis celui de St Germain, et j’ai tourné à l’angle de la Rue de Grenelle. Là, je suis tombé sur le grand peintre AKAGI Kôjirô, qui réalisait une esquisse dans la rue.
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Nous fréquentons le maître depuis deux générations, à partir de l’époque de mon beau-père. Par le passé, je l’ai aperçu plusieurs fois en train de peindre, en circulant en voiture dans Paris. Mais à chaque fois, ce n’étaient pas des endroits où on pouvait se garer, et où il était difficile d’attirer son attention, ce qui me désolait ; mais cette fois-ci, j’ai eu vraiment beaucoup de chance ! J’ai tapoté le dos du peintre, en lui demandant : "Que dessinez-vous, monsieur ?". Sur le chevalet, s’étalait une esquisse de la magnifique fontaine qui jouxte l’entrée du musée.
"Vous, savez, ce jeune poète, celui qui était l’amant de Georges SAND ; il habitait là, au fond."
Heu, c’étais qui, déjà !?
Je n’ai pu me souvenir de son nom sur le coup, et le visage plein de charme de l’écrivain, avec des sourcils et des yeux foncés, qui semble indiquer une grande force de caractère, a continue de me hanter pendant un moment, après avoir laissé le peintre. Et je me suis enfin souvenu du nom du poète en question, lorsque j’avais terminé mes affaires au musée, mais le peintre avait déserté la rue, où une pluie fine commençait à tomber.
Ce que Me AKAGI peignait était la Fontaine Quatre saisons, construite en 1749, et décorée de belle sculptures. Et l’endroit où habita le peintre en question, Alfred de Musset (1810- 1857), de 1824 à 39 semble être l’endroit situé derrière la fontaine, qui est aujourd’hui une partie du Musée Maillol. Comme c’était le fils d’une riche famille, je ne pense pas qu’il ait puisé de l’eau dans cette fontaine, mais il a certainement dû s’y laver les mains, et peut-être qu’il lui arrivait d’y boire une gorgée d’eau…, histoire de se des dessoûler. Il semble d’ailleurs, que ce génie précoce, célèbre pour sa beauté, ait assidûment fréquenté les salons littéraires organisés dans le quartier ; et c’est précisément ici qu’il eut un amour malheureux avec SAND, son aînée de six ans, et qu’il écrivit de nombreux poèmes et pièces de théâtre.
Même en ne tenant pas compte de la seconde moitié de la vie de Musset, qui était tellement romantique qu’il en devenait légèrement asocial, les Romantiques du 19e siècle ont beaucoup contesté. Et cela a également eu une grande influence sur la société française de l’époque. Ils ont protesté comme s’ils s’opposaient au classicisme traditionnel, comme pour reconfirmer la « Liberté, égalité, fraternité » qui est l’esprit de la Révolution.
A une époque instable, avec la Restauration qui suit l’Empire, ce sont les citoyens : les journalistes, étudiants et ouvriers, qui ont obligé Charles X à abdiquer, et construit "démocratiquement" la « royauté » qui a suivi, en choisissant Louis-Philippe, duc d’Orléans, un descendant des Bourbons.
Les romantiques ont réalisé de nombreuses œuvres, afin de louer cette « Révolution de Juillet ». La société a t’elle évoluée à cause des efforts des romantiques, ou étais-ce le contraire ? Cette situation qui ressemble à l’histoire de la poule et de l’œuf, a permis la réalisation de nombreux chef-d’œuvres. Ce devait être une période très difficile, mais ce devait être quelque chose de magnifique. Au moins, il est certain que ceci a enrichi la vision artistique du public des temps postérieures.
Cette année là, la première de la Symphonie fantastique de Berlioz (1803-1869) eut un énorme succès. Victor HUGO (1802- 1885) publia sous forme de roman historique : Notre-Dame de Paris 1482, les aventures d’Esméralda et de Quasimodo : un laid sonneur de cloches
Et parmi les peintures à l’huile présenté à l’exposition Salon (une exposition officielle) de l’année suivante, on trouve La Liberté guidant le peuple, reproduite dans les manuels d’Histoire et d’Art. Il y a toujours beaucoup de monde devant ce tableau imposant, exposé au Louvre, et réputé l’un des plus grands chef-d’œuvres des Romantiques ; et vous devez être nombreux à penser à cette œuvre , au drapeau tricolore, ou encore à la Liberté en entendant citer la France. L’artiste est Eugène Delacroix (1798-1863), que l’on ne présente plus.
(A suivre)
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Mr AKAGI
Musset
Mme de Staël
La Liberté guidant le peuple
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