La première grande exposition mondiale de Botticelli, sous titrée
"Botticelli, de Laurent de Médicis à Savonarole", a lieu
depuis Octobre, à Paris. Elle nous montre le changement d’époque
et du style du peintre, grâce à une petite trentaine d’œuvres, auxquelles
s’ajoutent, entres autres, celles de Filippo Lippi, Piero di Cosimo,
et des dessins de Léonard de Vinci.
Alessandro di Mariano Filipepi est le vrai nom de Botticelli,
ce dernier terme vient de « botticello » ; il signifie « petit
tonneau » en italien, était un surnom donné à son frère aîné,
mais il fut rapidement attribué au cadet. Dernier enfant d’un
tanneur de cuir de Florence, le peintre naquit en 1445. De constitution
fragile, il montre très tôt un don pour la peinture, et entre
à l'atelier de Filippo Lippi à dix-neuf ans (1464). A vingt-deux
ans, il est tellement doué qu’il travaille comme assistant à l’atelier
d’Andrea del Verrocchio (Léonard de Vinci y étudia plus tard),
et se mit à son compte en 1470, à vingt-cinq ans. De nombreux
élèves tel Filippino Lippi (le fils de Filippo Lippi) étudieront
dans sa manufacture : c’est le début de l’âge d’or de Botticelli.
Il est notamment appelé à Rome par le pape, pour décorer la chapelle
Sixtine. Mais malgré ses nombreux travaux glorieux, il est ignoré
des autres peintres vers la fin de sa vie, et il meurt, méconnu
de tous, à l’âge de soixante-cinq ans, en 1510. Ses œuvres n’ont
été redécouverts qu’au XIXe siècle.
Cette exposition se divise en quatre salles, et c’est vers trente-cinq
ans que nous le découvrons (1480-1), à l’époque où son style s’est
définitivement fixé, avec « La Vierge et Saint Jean adorant l'Enfant
» (Détrempe sur panneau). La première salle se compose, outre
ce tableau, des travaux de ses débuts, et fait sentir le souffle
de la renaissance, juste avant son épanouissement. La seconde
le présente lorsqu’il est devenu un grand peintre, avec l’ascension
des Médicis, et dans la troisième présente la différence de ses
œuvres avec les dessins de Léonard de Vinci, tout en introduisant
à la quatrième, où on finit en découvrant les peintures religieuses
qu’il réalisa, sous l’influence de Savonarole.
Pour voir sa « Naissance de Venus » ou son « Printemps », il
faut bien sûr se rendre à Florence. Mais si vous voulez connaître
Botticelli…., c’est au Luxembourg.
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