Après avoir été internationalement très apprécié, en tant que jeune
réalisateur de la 5e génération chinoise, il réussit l’exploit d’obtenir
la première Palme d'or pour le cinéma chinois en 93, avec « Adieu
ma concubine ». En 2001, il partit à Hollywood, pour y tourner «
Feu de glace », mais il est de retour en Chine, pour cette œuvre
: « L'enfant au violon ».
C’est un film émouvant, qui décrit l’amour entre un jeune violoniste
de 13 ans et son père, et la vie du peuple de Beijing, qui continue
sa rapide croissance. Le choix des musiques de violon du film
est également superbe, et le Concerto pour violon en ré majeur
de Tchaïkovski, que joue, en pleurant, le fils pour son père est
particulièrement émouvant.
Wuzhen est une cité entourée d’eau et d’une nature magnifique.
Liu Cheng, originaire de cette ville, emmène son fils, Chun, à
la lointaine Beijing, pour qu’il puisse travailler son talent
au violon. Le père était parti avec ses économies qu’il a petit
à petit thésaurisées, et cachées dans un bonnet en laine. Pour
les deux campagnards, la vie à la capitale est dure, mais Liu,
croyant au don de son fils, accumule les petits boulots pour financer
ses leçons. Grâce à lui et à des maîtres de premier plan, Chun
peut espérer participer à un concours international. L’amour «
inconditionnel » de Liu pour son fils va, petit à petit, changer
les cœurs des gens, endurcis par ce monde mesquin.
Yun Tang, qui joue le jeune homme de 13 ans, est un vrai violoniste
qui commença le violon à 6 ans, et qui fréquente toujours une
école de musique. Le metteur en scène le découvrit à un concours
international et le sélectionna pour ce rôle. Son mutisme, son
expression lorsqu’il nous fixe, et la délicatesse et la force
de son jeu de violon. Tout cela est propre à ce jeune homme, qui
a enduré de dures leçons depuis sa jeunesse.
Je tire mon chapeau au savoir-faire du metteur en scène, qui
a su rendre simple et réaliste une histoire concernant la relation
père/fils, qui a tendance à être lourd. Le public français a également
été très ému par les francs sourires, la bonhomie et la droiture
de Liu. Lorsque vous irez voir cette œuvre, n’oubliez pas vos
mouchoirs et vos lunettes de soleils…
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