Aimez-vous les vitraux ? Les rosaces du Nord et de l’Est de Notre
Dame sont très connues pour leurs beautés, et le chef d’œuvre de
cet art au 12-13e siècles doit être ceux de la cathédrale de Chartres.
Mais j’ai l’impression que ceux de la Sainte Chapelle ne sont pas
encore bien connus du public.
La Sainte Chapelle se situe sur l’Ile de la Cité, lieu de naissance
de Paris, dans la Cour de Cassation, en fait, le bâtiment qu’occupe
aujourd’hui le Palais de Justice était en fait le palais royal,
et elle en était la chapelle, que fit construire Louis IX, dit
Saint Louis, au milieu du 13e siècle. Et à l’époque romaine s’y
trouvait le palais du gouverneur.
Comme elle se trouve à l’intérieur du Palais de Justice, il y
a un important dispositif de sécurité à l’entrée, et de temps
en temps, il arrive d’y entrer avec des avocats en robes noires.
Une fois dans la cour intérieure, on commence à apercevoir la
chapelle, et bien qu’il s’agisse d’une construction gothique,
on se rend compte de l’absence d’arcs-boutants, qui sont présent
à l’Est de Notre Dame. Cela doit être dû aux progrès considérables
de l’architecture, ce qu’on peut aussi sentir lorsqu’on entre
à l’intérieur et que l’on monte au premier : il n’y a presque
pas de murs entre les vitraux. (Note : Un arcs-boutants est un
étai formé d'un arc en maçonnerie qui contre-bute la poussée latérale
des voûtes en croisées d'ogives et les achemine vers le pilier
de culée.(wikipédia))
En France, on peut entrer gratuitement dans la plupart des églises,
mais comme la Sainte chapelle était un espace privée du roi, elle
est payante. Construite sur deux étages, le réz de chaussée était
pour les nobles et le premier était réservé à la famille royale.
Les décorations rouges, bleues et or, restaurées au 20e siècle,
sont magnifiques. Il semble que des pierres précieuses aient aussi
été incrustées, mais celles-ci ne sont rien comparées à la beauté
des vitraux du premier, dit-on
J’ai déjà dit que les vitraux de la cathédrale de Chartres étaient
magnifiques, mais leurs beautés sont indépendants les une des
autres. A la Sainte Chapelle, par contre, ils forment un tout
qui donne uns symphonie de couleurs et de lumière. Je l’ai déjà
dit, mais comme il n’y a pas de larges murs entre eux, on a l’impression
que l’espace entre le plancher et le plafond est rempli de vitraux.
C’est superbe, il faut absolument aller voir. Les vitraux raffinés
du 13e siècle, dont la transparente est élevée projettent des
ombres et des lumières magnifiques sur le sol. On aurait dit la
lumière céleste éclairant ce bas monde. Comme dans le temps, on
fabriquait le verre en chauffant du sable à plus de mille degrés
avec du bois, il était dit qu’il avait vraiment plus de valeur
que des pierres précieuses. Celui qui a été produit pour les églises
donne l’impression qu’il s’agit de chef d’œuvres, qui ne se souciaient
pas de la rentabilité.
Il semble que le tiers environ sont des répliques modernes, mais,
comme on a beau les regarder, on ne peut pas faire la différence
avec les originaux, j’étais très émue par les progrès des techniques
de restauration.
Chaque vitrail raconte une histoire de la bible et des Apocryphes,
certains mettent en scène St Louis. Normalement, dans une église,
les histoires de l’Ancien Testament sont représentées au Nord,
et ceux du Nouveau au sud, mais ici, ce n’est pas limité à cela.
Bien sûr, la Genèse se trouve à gauche en entrant, et est représentée
la fondation du monde par Dieu en six jours. En regardant bien,
on se rend compte que le soleil et la Lune sont représentés vers
le bas. Adam et Eve sont des personnages importants, et sont donc
facile à reconnaître, mais leurs enfants, Kain et Abel sont aussi
présents.
En face, à l’Est, il y a des images faciles à reconnaître ;
Saint Jean, la vie du Christ et sa Passion, car présentes dans
toutes les églises. Il y a également de nombreux épisodes de l’Ancien
Testament au Sud, comme celle de Daniel et le lion, et celle d’Estelle.
Vers la porte, à droite en face, il y a l’histoire de Sainte Hélène,
et le récit de l’achat par Saint Louis de la de la « couronne
d’épine du christ », jusqu'à son dépôt dans cette chapelle. Comme
vous l’avez deviné : elle était destinée à y vénérer cette relique,
achetée à l'empereur Baudouin II de Courtenay. C’est pour cela
qu’elle est relativement petite, et que les vitraux ressemblent
à des pierres précieuses.
Il est clairement difficile de lire les histoires représentées
sur les vitraux, car les images ne sont pas forcément dans l’ordre,
et il a aussi d’autres épisodes que celles racontés dans la Bible,
pas très compréhensibles par nous, qui sommes d’une autre religion.
Mais les personnes qui les comprennent tous doivent être très
rares, et de toutes façon, ce n’est pas l’objectif : il faut juste
s’enivrer de la beauté et de l’harmonie des vitraux. Louis IX,
qui était une personnification de la religion, fidèle à son qualificatif
de « Saint »fit construire pour luisette une chapelle, ce qui
pouvait se faire de mieux à l’époque. Cela doit être le seul acte
d’égoïsme qu’il s’est permis, en se disant que peu importent les
dépenses, puisque c’est pour la gloire de Dieu. En vérité, on
raconte que pour la Couronne d’épines, sa boite et la Sainte Chapelle,
le roi dépensa le quart de son budget national. Il nous suffit
d’en profiter.
Pour le mot de la fin, je signalerais que la couronne du Christ
n’est plus dans cette chapelle : elle à été transférée à Notre-Dame.
Mais on y organise des soirées de musique de chambre, les dimanches
soirs entre autres. On a là une occasion rare de profiter en même
temps des symphonies des sons et de la lumière.
Sainte chapelle : Boulevard du Palais 75001 Paris
Entrée : 5.50 euros.
Horaires : 9h30-18h30 (été) 10h-16h30 (hiver).
Fermeture : 01/01 01/05 01/11 11/11 25/12
Tel :01-43-54-30-09
|